05/12/2013
Tunisie

Traitement des eaux usées : Une jeune association scientifique teste les procédés

Maya, une jeune association scientifique, étudie l'adaptabilité d'une
technique de traitement des eaux usées bioréacteur à membrane, déjà à
l’œuvre en Namibie. Deux étudiants de l'Institut supérieur des sciences
biologiques appliquées de Tunis ont ainsi fabriqué un modèle de station
rudimentaire qu’ils ont installé dans le grand hall du siège de l'Utica,
pour tester la technique de traitement des eaux usées.

L’initiative a été présentée lors  du séminaire scientifique
international organisé par Maya les 12, 13 et 14 novembre. Regroupant
des universitaires et experts spécialisés dans la question de l'eau,
l’association a pour objet de contribuer, par le biais de la science, à
la prévention contre la pénurie d'eau en Tunisie. Elle compte parmi ses
partenaires l'Université El Manar de Tunis, l'Office national de
l'assainissement, le Centre international des technologies de
l'environnement de Tunis (CITET) mais aussi l'Université UNSW de Sydney
en Australie.

Pour l’heure la réutilisation des eaux usées dans l'irrigation des
cultures maraîchères n'est pas  possible en Tunisie en raison de la
non-conformité des eaux traitées dans les stations d'épuration de l'ONAS
aux normes d'irrigation de ces cultures très sensibles. Le
développement de cette technique en Namibie, utilisée depuis 1973, a
permis d'aboutir à la fabrication de l'eau potable à partir des eaux
d'égouts.

La Tunisie réutilise à peine 25 % des eaux qu’elle traite (236 millions
de mètres cubes), le reste est jeté en mer, et toutes les études
stratégiques prévoient une importante diminution du potentiel d'eau en
même temps qu'une augmentation de la consommation nationale, des
pénuries graves sont à attendre, qui menacent la sécurité alimentaire,
voire la survie de la population, argumente Dr Olfa Khelifi, présidente
de Maya. "Ces nouvelles techniques membranaires sont intéressantes
mais nous ne les maîtrisons pas et elles demeurent onéreuses ; la
connaissance et la recherche scientifiques peuvent nous aider à trouver
des composants de substitution, des matériaux locaux qui remplaceraient
la membrane, et nous rendre ces technologies plus accessibles"
, indique pour sa part Mme Amel Jrad, directrice général du CITET.

Amel Zaibi, La Presse (Tunis) – AllAfrica 15-11-2013